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 [RP 15+] Le réveil du ravageur

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Seigneur des Brumes 8
Les Brumes du Destin

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Seigneur des Brumes 8


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08/12/2012

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MessageSujet: [RP 15+] Le réveil du ravageur    [RP 15+] Le réveil du ravageur  EmptyVen 21 Déc - 7:14

Première époque


« Frappe ! Frappe ! Cogne sa gueule jusqu'à ce qu'elle éclate ! »

Dans un octogone sali par le sang, deux guerriers s'affrontent.
Les bords de ce ring n'ont rien de traditionnels. Un grillage de barbelé isole les combattants se déchirants comme des chiens de combat. Un spectacle illégal finissant le plus souvent par la mort du perdant.

Les spectateurs hurlent et scandent le nom du furieux combattant, dominant son adversaire.

« Oko! Oko ! Oko... »

Ses muscles tendus et roulant sous sa peau couverte d'hémoglobine et de sueur activent ses poings serrés, s'écrasant sur le visage de son challenger.

Ce dernier n'a aucune chance et le champion de l'arène le sait bien. Lui, celui que l'on surnomme dans cette enceinte, le Dieu guerrier, ne perd jamais.

Un large rictus apparaît sur son visage. Originaire de Mandchourie, dans le nord de la Chine, il savait exploiter ses talents pour les arts martiaux. Il ne savait faire que ça, mais le faisait bien. Sa morphologie rappelait les guerriers Huns et la fierté se lisait dans son regard.

Sous son masque de sang, l'adversaire, un européen, n'avait rien pu faire sous la pluie de coups. Fixé au sol sous les genoux d’Oko, sentant chaque frappe comme un marteau de guerre déchirant ses chairs, son esprit se perdait dans un rêve pourpre.

Oko se releva et dressa le poing vers le public. Il attendait comme pour les jeux du cirque la décision de son public.

« Butte-le ! Crève ce chien !... »


Il regardait cette fois vers la loge centrale fixée au plafond de la salle. De là, un homme fumant une cigarette dans la pénombre inclina son pouce vers le bas, tel un César jugeant la mise à mort d'un gladiateur ne l'ayant pas assez amusé.

La foule hurlait de joie, la décision était prise.

Le challenger allait mourir sous les poings du champion exalté lui aussi.

« Désolé, l'ami, t'aurai pas du tenter le diable et venir ici en enfer. » dit-il avec cynisme

T'inquiète pas, tu ne vas plus souffrir bien longtemps. »


Il retourna l'européen et se plaça derrière lui et enroula son bras sous sa gorge et commença à serrer impitoyablement.

Oko ne voulait pas l'étouffer, il voulait directement lui briser la nuque et espérait que le craquement fasse suffisamment de bruit pour atteindre le public déchaîné.

Tel un boa enroulant sa proie, il contractait ses muscles et se redressa pour bien montrer le moment où la vie s'échapperait de cet idiot qui avait décidé de jouer dans la cour des grands.

L'odeur de sueur, les cris d'hommes et de femmes. Tout était parfait et en place pour le spectacle de la mise à mort !

Pourtant, le sourire d’Oko se crispa. Une main vint s'accrocher au bras habilement verrouillé du dieu de l'arène. L'étau se desserrait irrémédiablement et les cris s'étouffaient petit à petit faisant place à la surprise générale.

L'européen, la gueule brisée et les yeux pochés, avait repris ses appuis dans le sol et balança violemment son corps en avant faisant basculer Oko par-dessus lui.

Il respirait à cadence rapide, avalant l'air vicié de la salle. Sa gueule en ruine laissa échapper un hurlement bestial. Pour la première fois durant le combat, il attira le regard de la foule stupéfaite. Son corps massif et musculeux lui donnait l'allure d'un tigre blessé prêt à bondir.
Pourtant, c'est d'une voix calme et monocorde qu'il prit la parole :

« L'enfer tu dis ? Tu crois que c'est ça l'enfer. Ta version est comment dire... édulcorée. »

Il se lécha le sang autour de la bouche et essuya ses arcades brisées.

« Tu as attisé mon appétit. Passons à mon interprétation ! »

Il se jeta en avant tel un diable furieux et frappa d'un coup sec la gorge d’Oko se relevant. Sans aucune garde pour le protéger, l’enchaînement pouvait venir de toute part.

D'un coup de talon le genou droit d’Oko céda et se plia dans l'angle opposé à sa position naturelle.
A terre, le champion hurlait et lâchait des larmes de douleur et de peur. Il fixait un démon qu'il avait provoqué. Il ne comprenait pas et était dépassé. Les mains de l'adversaire saisissaient son visage et Oko le fixait, le regard affolé.

« Bordel, qui tu es ? Y a pas deux secondes t'allais crever ! Personne ne peut revenir comme ça d'un KO... »

« Qui je suis ? »

Prenant une grande inspiration, il laissa ses pouces glisser jusqu'aux orbites d’Oko, et commença à les enfoncer. Deux jets de sang épais giclèrent instantanément, et les hurlements du dieu combattant devenu victime de cet étranger se firent si violents que la salle restait encore bouche bée.

Grisé et sentant l'adrénaline saturer son corps, il se jeta sur Oko et martela son crâne à coups de poings et de coudes, dans une incandescence effrénée faisant couler le sang à grand flot au point de recouvrir la moitié de cette arène.

« Je suis Tulwar ! »



********

Deuxième époque :


Paradise Island : une prison de haute sécurité à quelques miles de la côte californienne.

Deux superbes jeunes femme, Jenny et Jinny, jumelles, étaient en entretient avec un médecin psychiatrique aux lunettes épaisses dans un bureau aux murs grisâtres.
En tous points identiques, jusque dans les vêtements, elles portaient un tailleur assez strict pour leur âge. Le seul moyen de les différencier était leur couleur de cheveux. L'une avait les cheveux platine et l'autre couleur corbeau.
Leur attention se portait sur un des « pensionnaires » de l'établissement.

« Alessio Spada, d'origine italienne, il a grandi en France à Paris. Pour le peu que l'on sache, son enfance n'a rien d'extraordinaire. Un élève moyen, sans histoire dans une famille banale. Et pourtant, à l'âge de quinze ans, il a brûlé son lycée un soir de fête de fin d'année. Une vingtaine d'élèves et deux professeurs sont morts pendant l'incendie. Ils se trouvaient dans le théâtre du lycée à préparer un spectacle pour la rentrée.
L’enquête n'a pas été dure à boucler : Alessio était encore dans la cour du lycée, immobile et riant à gorge déployée.

A l'interrogatoire, les policiers se sont vite rendu compte que ce gamin était totalement cintré ! Par moment, il racontait les faits avec un calme absolu, sans affect, à d’autre moment il explosait de rire en expliquant qu'il n'était pas bon d’énerver « Tulwar ! ».


La jumelle aux cheveux noirs, Jenny, enchaîna :

« C'est depuis cette époque qu'il se fait appeler comme ça ? »

« Oui, on peut dire ça. Mais c'est un cas assez particulier. Par moment, il se nomme lui-même par ce surnom, et d'autre moment, il en parle comme d'une entité qu'il voit et lui donne des ordres. »

«Il a été mis en maison de correction après son crime ? »

Le médecin fronçait les sourcils et enleva ses lunettes et commença à les essuyer avec sa blouse.

« Oui, mais je pense que son cas a été pris trop à la légère. Ils ont pri ça pour une lubie d'un garçon un peu déséquilibré qui aurait fait une bêtise plus grosse que celle qu'il espérait faire.
Le fait est que trois jours après le jugement, et une fois mis en maison de redressement, il a réussi à s'échapper en laissant six gardiens sur le carreau. »


Cette fois la jeune femme aux cheveux d'or, Jinny, s'avançait un air légèrement surpris et s'adressait à son tour au médecin :

« A quinze ans, il a pu maîtriser et abattre tous ces hommes et réussit à s'enfuir ? Ce serait déjà une prouesse pour un homme, mais pour un adolescent, c'est extraordinaire ! »

Le docteur leva un sourcil et cru déceler une forme d'admiration dans les propos de l'étudiante. Néanmoins, ce n'était pas la première fois qu'il voyait cela chez ces jeunes gens devenus étudiants en criminologie un peu trop grisé par la vie de sujets déviants et dangereux.

« Effectivement, ça tient du miracle, d'autant que comme je vous le disais, ce gamin n'avait rien de particulier à la base. Ce n'était même pas un sportif émérite. »

Jinny continua l'interrogatoire :

« Que s'est-il passé par la suite ? »

« Hé bien, pendant longtemps on a perdu sa trace. Il n'est jamais revenu chez ses parents qui ont pourtant tout fait pour essayer de le retrouver. Pendant plusieurs années, le dossier a été classé. Ce n'est que cinq ans plus tard que l'on a entendu à nouveau parler de lui. Apparemment, le jeune homme s'est forgé un corps de lutteur, et a participé à des combats clandestins en Chine. Puis, un jour à Macao, il a massacré son adversaire... Mais pas seulement lui. »

Les jumelles étaient piquées au vif et leurs yeux brillaient d'une curiosité débordante. Elles posèrent une question simultanément :

« Qu'entendez-vous par ‘pas seulement lui’ ? »

Le vieux médecin remit ses lunettes qui déformaient son regard et expira tout en expliquant la suite :

« Hé bien, apparemment, son adversaire ne lui a pas suffit. Il a tué une vingtaine de personnes du public sur son passage et une partie des organisateurs qui, eux, étaient armés, mais ils n'ont, semble-t-il, rien pu faire. C'est assez incompréhensible car les murs étaient criblés de balles. Forcément, il fut impossible d'avoir un témoignage officiel. Ces combats sont illégaux et les personnes qui ont survécu à l'attaque ont disparu sans demander leur reste. Néanmoins, de façon plus officieuse, le nom de Tulwar a été cité. »

Le médecin n'avait pas besoin d'attendre les questions. Il savait que les jumelles calmeraient leur impatience qu'une fois celui-ci ayant fini de confier tous les détails qu'il détenait.

« C'est à partir de ce moment qu'Interpole s'est intéressé à lui et que l'on a pu relier les dossier de la France et de Macao . Pendant dix ans, ce pseudonyme a hanté différentes villes du monde, laissant des traînées de sang sans qu'aucun policier ou agent du gouvernement n'arrive à l’arrêter.
Bien évidemment, il a déjà été repéré plusieurs fois, mais à chaque fois qu'un agent ou une équipe d'intervention se préparait, il finissait soit par disparaître, soit il s'arrangeait pour les éliminer.
Le plus étonnant reste le fait qu'il n'use jamais d'aucune arme. Il n'y a pas à dire. Tout médecin que je sois, je n'ai pas d'autre mot pour définir ce type que celui de monstre.
Il aura fallu une catastrophe pour qu’Alessio soit arrêté. Quand il y eut la grande catastrophe de Los Angeles, il y a trois ans, les pompiers ont retrouvé son corps sous les décombres d'un immeuble. Inconscient, il a été emmené à l'hôpital. Et c'est grâce à un coup de chance du destin, qu'un policier, qui était sur place, a reconnu son visage.
La suite vous la connaissez sûrement. Il a été jugé et mis sur cette île, dans cette prison, et est condamné à perpétuité. On peut dire qu'il a de la chance que la peine de mort soit abolie dans l'état de Californie.
Le fait est qu'il est bouclé en isolement maximal et les mains constamment attachées l'une à l'autre.»


Jenny osa poser une question supplémentaire :

« A-t-il des visites ? Ce serait possible d'organiser un entretien ? »

Le vieux docteur explosa de rire.

« Vous auriez plus de chance de rencontrer le président ! Cet homme est tellement dangereux sans arme que l'on doit donner une prime aux gardiens qui lui amènent sa nourriture et s'occupent de l'amener aux douches. Ses parents, après avoir eu connaissance de la liste de crimes qu'il avait commis, n'ont jamais essayé de venir. Sans doute considèrent-ils leur enfant comme mort. Et c'est bien mieux ainsi. Soyez-en sûr, ce type ne verra plus jamais la lumière du jour. »

Une alarme se mit à retentir. Les pas des gardiens et les ordres des officiers étouffés par la sirène se firent entendre.

Le docteur se leva brusquement et se dirigeait vers la porte, alors que les jeunes femmes le regardèrent, toutes deux parfaitement étonnées.

« Restez là, je vais voir ce qu'il se passe.»

Le médecin prit le couloir et referma la porte derrière lui.

Les jeunes femmes, bien qu’apeurées, avancèrent l'une collée à l'autre et entrouvrirent la porte pour observer la nature du spectacle. A peine entrebâillée, la porte s'ouvra brusquement suite à un choc qui envoya les étudiantes au sol dans le couloir à présent vide. Du choc dont la nature semblait inconnue, s'en suivit un autre, puis encore un autre, et prit la cadence d'un tremblement de terre phénoménal. Même pour deux californiennes habituées à quelques secousses annuelles, les palpitations de la terre étaient mues par une violence insensée. Elles n'arrivaient pas à ramper et ne purent que se serrer l'une contre l'autre.

Les murs commencèrent à se fissurer, et des morceaux de faux plafond tombaient par dalles. Alors que la sirène étouffa dans un dernier râle, certainement causé par le déchirement de l'alimentation électrique, au loin on entendait à présent des cris de douleurs insoutenables. Peut-être quelques gardiens et prisonniers se trouvaient coincés sous des décombres.

Les jeunes filles se contractaient l'une contre l'autre au sol, se bouchant les oreilles. Ouvrant les yeux, Jenny vit une chaussure près de sa tête, collée au sol. Il s'agissait d'un chausson de prisonnier, taché de sang. Elle sera le bras de sa sœur qui regardait à son tour, et leurs yeux éberlués voyaient l'objet de leur curiosité se dresser au-dessus d'elles et ne semblait guère gêné par le séisme. Un sourire carnassier, il s'approchait d'elles et se penchait pour les observer. Tétanisées, aucun son ne sortait de leur bouche.

Alors il posa ses mains sur leur visage effrayé.
Le tremblement de terre cessa instantanément. Une aura d'un rouge écarlate entourait l'homme.
Il s'adressa à elles avec un air attendri :

« Lalartu, Lalassu, mes amours, je vous ai attendues... Cela fait une éternité»

L'aura rubis pénétra dans leur corps, et leurs yeux se révulsèrent.
Les étudiantes, comme sous hypnose, se raidirent, et pour l'éternité, leur esprit de jeunes femmes normales allaient s'éteindre pour laisser place à quelque chose d'autre.
Cette étrange cérémonie ne dura pas plus d'une dizaine de secondes.

Jenny et Jinny se relevèrent et, avec grâce, se lovèrent sous les bras puissants du prisonnier.
Elles s'adressaient de concert, la brune commençant la phrase et la blonde la finissant :

-« Tulwar, nous nous retrouvons... »

-« ...enfin ! »

« Allons-nous... »

« ...nous venger ? »

« … et détruire... »

« ...le monde ? »

Tulwar les serra un peu plus fort et les embrassa l'une après l'autre.

« J'y compte bien. Mais avant, nous devons retrouver les autres... »

Un flash pourpre apparu au large de la Californie.

Aucune communauté scientifique ne put définir pourquoi l’île avait complètement disparu de la surface du globe.

A ce même moment, un épais nuage rouge s'approchait dangereusement, par la côte ouest des Etats-Unis.


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