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 Non loin du domaine des cascades dans un petit hameau

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AuteurMessage
Albérich/Hagen de Merak

Albérich/Hagen de Merak


Nombre de messages : 5
08/12/2011

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MessageSujet: Non loin du domaine des cascades dans un petit hameau   Non loin du domaine des cascades dans un petit hameau EmptyMar 13 Mar - 8:16

Il y eut alors une sorte d’éclair, un vertige puis j’ouvris à nouveau les yeux… Un visage doux était penché au dessus de moi, une jeunette blonde comme ma princesse, me souriait. Je ne le savais pas encore mais j’étais de retour sur terre.

L’espace d’un instant, j’avais cru que Phecda s’était invité à mon tête à tête guerrier et avait tenté de calmer mes ardeurs d’un bon vieux coup sur la caboche. Mes oreilles bourdonnaient, une douleur lancinante me vrillait l’esprit, j’avais cligné plusieurs fois des yeux comme si je ne parvenais pas à m’habituer à la lumière du grand jour.

A intervalle régulier, l’image d’un visage féminin penché au dessus du mien m’apparaissait, il était doux, jeune, des cheveux blond glissaient de ses frêles épaules… Mes lèvres s’étaient entrouvertes mais il me semble que son doigt m’avait incité à me taire.

« Ne dites rien, gardez vos forces étranger… »

Ses mots étaient lointains, soufflés et il me fallut à peine quelques secondes pour comprendre, je m’éveillais, prenant conscience de mon corps, fracassé, jeté sur le sol. La valkyrie était elle parvenue à prendre le dessus sur ma fureur ? Combien de temps s’était il passé ? Le souffle glacial me caressa le visage et sa main dégagea une mèche. Je n’avais pas l’impression d’être blessé, juste d’être ankylosé…

A nouveau le visage se pencha près de mon oreille.

« Je vais vous aider à vous lever… Vous en sentez vous capable ? »

Je n’étais pas certain de le pouvoir, mais machinalement j’avais hoché la tête. Il semblait que le froid passait la barrière de mon cosmos, de ma peau allant jusqu’à gagner le cœur même de mes os.

La suite de l’escapade m’avait laissé qu’un vague souvenir, je m’étais hissé sur mes jambes, prenant appuie tant bien que mal sur mon interlocutrice, elle avait placé avec douceur une lourde cape sur mes épaules qui me faisait d’avantage tituber, heureusement pour moi nous étions arrivé bien vite à la maisonnette en bois.

Epuisé par l’effort que j’avais fourni pour me trainer jusqu’à la chaumière, je m’étais assoupi sur le matelas, rien d’autre n’avait d’importance que le repos de mon corps. La jeune fille avait du prendre soin de moi car dans mon sommeil chaotique j’avais sentit sur mon front une main réconfortante. Un murmure de temps en temps m’avait fait ouvrir faiblement les yeux…

« Et tu l’as laissé entrer ? » s’était exclamé une voix féminine teintée de maturité.

« Non maman, je ne l’ai pas laissé entré, je l’ai amené jusqu’ici, le pauvre n’avait même pas la force de tenir sur ses jambes. Je n’allais quand même pas le laisser nu dans la neige jusqu’à ce qu’il meurt de froid ! »

La discussion animée de la pièce voisine m’avait tiré de ma léthargie dans un sursaut. Remis de ma faiblesse, je m’étais éveillé sans parvenir à reconnaitre les lieux.

« Nu ?! Nu avec ma petite fille ! »

« Maman… » avait on répondu avait indignation. « Je ne suis plus une enfant… A quinze ans en Asgard nous ne sommes plus des petites filles ! Et puis je lui ai juste porté secour, d’ailleurs nous ne devrions pas parler aussi fort, il a besoin de se reposer. »

Asgard ?! Ce ne pouvait être possible, je ne pouvais être revenu. A moins que le grand Odhinn ai exaucé mon souhait le plus précieux, revoir une dernière fois ma tendre Freiya. Un enthousiasme grandissant était parvenu à me revigorer, je m’étais assis, constatant avec gêne qu’effectivement, sous ce drap que l’on avait offert j’étais nu. L’idée que la jeune créature m’ai vu dans cet état m’avait fait monter le rouge aux joues, ce n’était pas exactement comme cela que je souhaitais me présenter à celle qui m’avait secouru… Il est vrai que l’apparence était fondamentale et que si l’habit ne faisait pas le moine, il pouvait arriver que la première impression soit la bonne.

Ayant des excuses à présenter à la mère de l’âme charitable qui m’avait accueilli ici, je m’étais apprêté de vêtements d’homme qu’on avait déposé à mon intention au pied du lit, puis je m’étais dirigé en silence vers un récipient remplit d’eau.

« Nous n’aurons qu’à le lui demander lorsqu’il se réveillera. » avait conclu un murmure tandis que je me penchais au dessus de l’eau, me faisant un devoir de dissiper tout malentendu.

Le sourire qu’afficha mon reflet m’avait coupé le souffle, stupéfait, je m’étais approché, saisissant à deux mains le récipient. La seconde vision que j’avais eut m’avait glacé le sang et dans un geste d’effroi j’avais écarté la vasque qui était venue se fracasser sur le sol.

-Lui ?! mais comment pouvait il être moi ? comment ce reflet pouvait être le sien ?!

Le fatras avait ameuté mes hôtesses et la mère avait affiché à la vue de mes traits la même expression que celle qui apparaissait sur mon visage. De l’effroi, de la stupeur et une colère profonde qui s’échappa de ses lèvres dans un hurlement.

« Toi ! Traitre à ta patrie tu oses te présenter entre ces murs ! »

Je ne savais que dire, je voyais bien que la jeune femme qui m’avait ramené ici ne comprenait pas quelle stupeur avait frappé sa mère, elle devait être trop jeune lorsque les évènements de la grande guerre étaient arrivés. Et moi je ne savais que dire, restant sans voix devant cette ineptie.

« Non, non, je me nomme Hagen, Hagen de Merak ! »

Avais je laissé échappé comme une supplique… Comme si mes mots pouvaient me faire redevenir celui que j’étais.

« Qui crois tu tromper ici Megrez ! »

D’un geste la mère s’était écartée de la porte, se plaçant entre moi et sa fille, elle aussi me dévisageait avec incrédulité et je sentis que toute la colère d’un peuple trahie brulait en elle malgré sa jeunesse. Il n’y avait que du mépris dans son regard, un mépris qui me poussa à sortir de la pièce puis de la maison, chassé comme le pire des fléaux.

« Il y a erreur ! »

Mais ma voix mal assurée avait été recouverte par les cris d’alertes des deux femmes.

« Vas t’en ! »

Avait lancé l’ange blond en saisissant une pierre qu’elle décocha dans ma direction sans me toucher.

« Il n’y a pas de place pour la vermine de ton espèce ici ! »

Déjà le boucan avait agité le petit village dans lequel j’avais echoué et des êtres sortaient des maisonnettes alentours, bientôt un attroupement m’entourerait et la rage se déchainerait sans pitié. Comment pourrait il en être autrement, j’étais Albérich de Megrez, j’avais son visage, son sourire mesquin, ses cheveux courts et sombres c’était son cœur que je sentais battre.

Une nouvelle pierre vint me frôler le visage et lorsque je voulus déclencher mon cosmos en ultime protection, rien ne se produisit. Je trébuchais stupéfait d’avantage encore, tombai dans la neige alors que la foule devenait plus compacte.

« A mort le traitre ! »

S’exclama quelqu’un dans la foule, inutile de rester d’avantage, la fuite était ma seule issue. Sans attendre mon reste je m’étais élancé sans retenue, courant droit devant moi, aussi loin qu’il m’était possible de le faire. Une forêt se dressait un peu plus loin, forêt dans laquelle je m’étais engouffré sans me retourner. Je ne savais pas où me conduiraient mes pas, mais le choc de ma découverte ne me laissait pas la capacité de penser.


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