Une rose parsemée d'or sur le chemin des douze temples

Le soir tombait de plus en plus... Et un vent frais vint soulever un bref instant la longue chevelure mauve d'Althéa, faisant onduler les pans de sa longue tunique. Et la belle guerrière apprécia cette douce caresse avant de stopper un instant entre les quartiers des Bronzes et des Argents.

Puis, elle se remit en route passant sans que rien ne vienne vraiment annoncer le passage d'un lieu à l'autre.

Pas de cloison, pas de haute muraille séparant les deux rangs, juste quelques signes d'abord très subtils, les bronzes et argents allant librement d'un endroit à l'autre. Ne serait-ce que pour se retrouver lors de leurs missions communes... Ou autres...

Au moins, ainsi les liens se soudaient et renforçaient entre les différents combattants et l'armée gagnait en cohésion.

Puis, dépassant les dernières maisons, elle longea une série d'arènes de tailles diverses. Et dans l'une d'elle où s'entraînaient encore quelques jeunes enfants sous le regard attentifs de leurs professeurs, deux très puissantes femmes chevaliers.

Ainsi, Althéa fit-t-elle la connaissance des deux vétérantes de la dernière guerre sainte, deux héroines ayant participé à presque toutes les batailles.

Celles-ci la saluèrent d'ailleurs avec respect, d'un grand signe de la main et Althéa leur rendit leur salut avant d'arriver à leur hauteur et d'engager la conversation.

- Bonsoir à vous, vaillantes guerrières de la déesse. Je suis Althéa, Gold Sainte des Poissons, et je suis ravie de croiser deux vétérantes de la dernière guerre sainte.

Puis les deux femmes lui répondirent avec le même enthousiame, heureuses elle aussi de voir les rangs des Golds Saints se reformer enfin... Ainsi que de voir une femme accéder au plus haut rang et ainsi revêtir une armure d'or.

Et elles échangèrent encore quelques paroles avant que la magnifique Althéa ne reprenne le chemin la menant vers les douze temples et de là vers le Palais du Grand Pope.

Ainsi de longs instants plus tard, Althéa des Poissons arriva aux limites des quartiers des silvers, longeant un dernier et vaste jardin. Des oliviers y poussaient par centaines offrant leur ombre salvatrice entre deux entraînements. Une zone de paix avec quelques mares et fontaines...

Le bruit de l'eau, apaisant et très doux. Un lieu à part où, cette fois, la belle repéra un vaste tronc décharné, mort depuis bien longtemps mais toujours debout. Et prenant l'une de ses roses blanche aux subtils reflets argenté, elle la jeta au pied de l'arbre où elle s'enracina aussitôt avant de croître elle aussi, prenant appuis sur la rude écorce avant de finalement grimper jusqu'au sommet de l'arbre lui offrant un nouvel éclat...

Un éclat argenté... Hommage à tous ceux qui veillaient sur la grande déesse...

Puis, d'un pas décidé, elle se dirigea vers la route du premier temple.

Quelques heures plus tard ...

* * * * * * * * * *
Depuis qu'elle avait passé les portes du Sanctuaire, la jeune femme s'était contentée de marcher droit devant elle, son regard imperturbable fixé sur le chemin qui la séparait encore de tout lieu de vie. D'un pas décidé, alerte, elle suivait cette route sûr d'elle et de ses intentions, son maitre Shina lui avait dit dans un ultime ordre de se rendre jusqu'au grand Pope afin de présenter ses intentions d'allégeances et la jeune femme ne comptait pas désobéir.
Sur son épaule était posé un corbeau silencieux comme sa propriétaire, il fixait de son œil glauque les pauvres âmes qu'ils croisaient en chemin.

Bientôt, elle parvint jusqu'à un ensemble de maisons, des bâtisses disposées ainsi tel un petit village, son maitre lui en avait parlé, c'était ici que la jeune femme vivrait désormais, parmi les autres chevaliers au service de la précieuse Athéna. Un faible sourire amer était apparu sur son visage, sous ce masque immaculé et froid qu'elle arborait fièrement... Il faut dire qu'elle n'avait pas l'habitude, ni l'envie de la vie en communauté alors...

Paisiblement, elle continuait sa route, traversant une petite place ou chacun, servantes et chevaliers vaquaient encore à ses occupations de fin de journée... La plupart d'entre eux s'étaient arrêtés pour la regarder passer, discrètement ou non, voyant d'un œil critique ce port ostensible, d'autre quant à eux, héritier d'une certaine vision des choses n'en avaient que faire. Une montée de murmures s'était fait entendre, tandis que l'inconnue dont le seul indice de son identité était le masque qu'elle portait , continuait de traverser le lieu de vie.

Soudain, elle s'arrêta, un sombre et puissant croassement appuya son geste, tandis que sous les derniers rayons de soleil luisait la plaque de marbre sur laquelle on avait fait porter le message de la noble Athéna. D'un geste doux, elle avait passé le bout de ses doigts dans les plumes de son volatile...

« Chut... Allons, tu ne dois pas critiquer ouvertement les paroles de notre déesse mon ami... »

Reportant son attention sur les inscriptions et malgré le murmure de ses paroles qui n'avaient été délivré que pour son ami, elle n'avait pu s'empêcher d'avoir un léger rictus...

« Tsss... Certaines traditions se perdent. »

Au même instant, une voix s'éleva derrière elle, une voix sans aucune maitrise, sans aucun contrôle.

« Te rends tu compte de tes paroles ? Ce que la grande déesse à fait pour nous est inestimable... Ce masque est une prison. Qui en voudrait ? »

La jeune inconnue s'était retournée, avec une certaine douceur qui tenait plus de la désinvolture que de la grâce elle même. Son sombre oiseau avait battu des ailes pour rallier un toit non loin de là, la scène semblait s'être figée. Immédiatement, le jeune homme qui marchait avec cette furie l'avait attrapé par le bras lui intimant de baisser d'un ton. Puis arborant un air assez sot s'adressa à la jeune femme à son tour.

« Pardonne nous, c'est que nous ne t'avons jamais vu ici étrangère... Qui es tu ? »

Le regard de la jeune femme n'avait pas quitté celui de l'impertinente, à peine avait elle regardé ce trouble faite, il n'avait aucun intérêt à ses yeux, mais elle, ses longs cheveux blonds voletaient au vent, ses yeux semblaient la foudroyer du regard. Une lueur d'amusement apparu l'espace d'une seconde dans son regard, la seule trace de vie derrière son masque.
Après quelques secondes de silence, elle prit alors la parole, sur un froid et plein de reproche.

« Tu ferais mieux d'apprendre à te maitriser, trop de fougue te conduiras à ta perte. »

La fougueuse chevalier serra les dents, son ami la retenait toujours par le bras, l'inconnue s'approcha un peu plus d'elle et murmura.

« Méfie toi, tu ne sais pas sur qui tu pourrais tomber la prochaine fois. »

Et pour toute réponse sur son identité, son cosmos se déploya légèrement autours d'elle, aussi froid et inamicale que ne l'était cette nouvelle arrivante... Les deux jeunes gens qui ne devaient être que des bronzes de passage palir légérement. La jeune femme passa derrière son épaule sa longue natte de jais puis reprit sa route, arrivant à la hauteur du toit, elle tendit le bras en direction de son corbeau qui docilement vint reprendre sa place.
Elle n'était plus très loin de la ligne des temples et donc du grand pope.

Amber avait continuer son chemin jusqu'aux pieds des marches de la montée des temples, un air solennel s'était presque emparé d'elle à la vision de ce symbole d'abnégation et de don de soi... Son regard insensible s'était posé sur la charrette qui attendait là, sans cheval, sans passager, seulement chargé de deux immenses caisses mystérieuses. Le ravitaillement des temples se faisaient ils ainsi ? Se pourraient ils que ces guerriers dorés dont son maitre lui avait tant parlé soit en réalité des êtres humains tout ce qu'il y avait de plus commun ?
Mais très vite cette question trouva réponse, un cosmos intense et lumineux vint entourer ces lourds caisses et celles ci disparurent dans le premier temple... Non, à n'en pas douter ces êtres là n'avaient rien de normal.
Quelques secondes s'étaient écoulées, devant cette démonstration de cosmos la silver saint n'avait rien dit, pourtant ceci était la preuve que les temples commençaient à être à nouveau occupés et que par la même, le sanctuaire renaissait de ses cendres.
Si elle avait eut un cœur, enfin, si elle s'était permit d'en avoir un, sans doute que cela l'aurait fait sourire, mais il ne fallait pas rêver, les prédispositions pour que cette silver éprouve un sentiment quelconque était tout aussi élevées que pour un morceau de marbre.
Le silence s'était installé et il n'avait rien de pesant, les responsabilités qui seraient les siennes dans quelques heures l'amèneraient surement à éprouver ses résolutions de non sentiment et cette pensée n'eut jamais autant de sens qu'à cet instant...

En effet, le sanctuaire tout entier semblait être l'objet d'un terrible tremblement de terre doublé d'un fulgurant orage, le sol s'était mis à trembler, le tonnerre avait raisonné dans un bruit puissant, il ne manquait plus que les éclairs... Amber avait levé les yeux au ciel, tout ceci n'avait rien de naturel à n'en pas douter, le ciel était aussi clair qu'il l'avait été durant toute la journée et si la température en ce solstice d'hiver avait légèrement diminué depuis que le soleil s'approchait des limites de l'horizon, elle n'en restait pas moins agréable dans cette partie du monde.
Le corbeau perché sur ses épaules s'était mi à croasser lugubrement, signe évident que quelque chose d'anormal se produisait, pire peut être qu'un danger était en approche.
Amber fronça les sourcils, se pouvait il que ce danger débarque de la montée des temples eux même ?

Non, c'est impossible...

Pourtant, la secousse se rapprochait d'elle, c'était évident et inéluctable. Aussi, la jeune femme s'était mise en position défensive, même si la probabilité qu'un danger descende des marches serait tout à fait étrange étant donné le nombre de saint qu'il semblait y avoir sur la route de ce fameux ennemi imaginaire... En tout cas, elle ne comptait deux aux effluves des cosmos qu'elle pouvait percevoir.

Elle n'eut pas le temps de réaliser ce qu'il était entrain de lui arriver, une masse immense et puissante venait de lui foncer dessus, comme emportée par son poids, cette masse s'était arrêtée avec une maitrise étonnante et s'approchant, l'avait attrapé avec vigueur, serrant la pauvre petite silver saint avec puissance et affection.
Heureusement pour lui, l'oiseau avait eut le temps de s'envoler et de venir se poster non loin de là au cas ou sa maitresse en viendrait à avoir besoin de lui.
Un bruit sinistre résonna, sans doute l'une de ses vertèbres qui vint à la lâcher sous la pression exercée, son cosmos s'était mit à briller avec une certaine puissance, espérant qu'ainsi cet être étrange consentirait enfin à la déposer au sol, ou au cas ou cela ne subviendrait pas bientôt qu'elle puisse au moins se défendre avant d'atteindre une mort certaine par écrabouillement ou suffocation. Bien évidement, son cosmos semblait ridicule par rapport au colosse aussi celui ci ne dut ressentir qu'une légère chatouille, mais rien de mieux.
Au bout de quelques minutes qui parurent pourtant une éternité, le géant avait consentit à relâcher la jeune femme, celle ci encore tout étourdit par l'étreinte fut presque chancelante... Elle avait finit par prendre une longue inspiration, comme si son cerveau avait trouvé le moyen d'être privé de tout oxygène et avait ainsi débrancher certaine de ses capacités... Puis une fois que la tête eut cessé de lui tourner, elle recula d'un pas afin de mieux percevoir ce qui était à l'origine de son malaise. Seulement, un pas ne suffit pas, un second puis un troisième furent nécessaire pour qu'elle englobe d'un regard le colosse.

Aldé ?

Une sensation étrange sembla la submerger à cet instant et si on les avait contraint à se séparé quelques années auparavant, elle n'aurait pu raisonnablement oublier ce chevalier là. Une pression équivalente à celle que venait de subir son corps, enserra son cœur...

C'est ainsi que l'épreuve commence alors...

Sous son masque, elle aurait presque sourit, mais son esprit et le visage masqué de Shina l'avait arrêté, aussi il ne se forma qu'une sorte de grimace mutagène qui heureusement ne serait connu que d'elle seule.
Amber était restée sans voix, de peur de se trahir, elle avait resserré le point, ne pouvant échapper à cette entrevue dans une réplique bien cinglante, en tout cas pas sans fondre en larme.
L'oiseau sombre était descendu de son perchoir, timidement, il s'était posé au sol et approchait par petit saut de sa maitresse, aussi intimidé qu'elle par cette force de la nature... Et il y avait de quoi, puisque le volatile n'était face au géant pas plus grand qu'un petit pois.
Finalement, ses larmes s'étaient résorbées et elle avait fini par dire...

« Je...Hum... Ca faisait longtemps... »

Lentement, elle était parvenue à récupérer la maitrise d'elle même, il lui suffisait pour cela de penser au regard mauvais de son professeur le jour ou elle avait refuser de porter son masque...

S'il y avait bien eut une personne en face de laquelle elle aurait aimé ne pas tomber ce jour là, ce fut bien Aldé le chevalier d'or du Taureau. Pendant qu'il s'était mis à rire et que sa voix avait presque résonné avec autant de puissance que le tonnerre, elle l'avait regardé, de haut en bas avec une légère moue dubitative.
Si quelques instants plus tôt, lorsqu'elle avait croisé les deux chevaliers de bronze, elle n'avait pas retenu de réplique cinglante, à présent, il fallait qu'elle considère à deux fois ses paroles avant de les prononcer. Difficilement, elle déglutit, l'attitude du chevalier l'avait piqué au vif, il n'avait pas le droit de se moquer de ce qu'elle était devenue, ne lui en déplaise. Elle avait fournit tant d'effort pour être celle qu'espérait voir Shina, que les moqueries qu'elle reçu avait fait monté en elle une sorte de colère.
Mais Aldébaran était grand, si grand et fort, si fort, qu'elle ne se risquerait pas à le rembarrer, car si Amber était aussi aimable qu'une porte de prison, elle n'en était pas moins une fille dotée d'un certain sens pratique qui avait bien comprit qu'il était inutile de vouloir faire ravaler ses paroles au géant doré.
Aussi, étrangement, la colère s'était apaisée, elle avait laissé le rire tonitruant de son ami résonné encore longtemps et toute à sa réflexion n'avait pas sentit qu'un événement imprévu et redouté était entrain de se préparer, Aldé lui avait retrouvé son sérieux, chose qui ne signifiait rien de bon.
Le poulet eut le droit à sa remarque désobligeante et sentant la détresse de sa maitresse vint se poser sur son épaule et étrangement, lui non plus n'arrivait pas à soutenir le regard du chevalier d'or.

Quelle galère...

Amber avait prit une longue inspiration intérieur, pour prendre du courage, après tout, elle n'avait pas à rougir de sa condition, elle n'était pas la première à porter ce masque, ni la seule à le considérer avec respect.

« Non, ce n'est pas une blague... Il s'est passé bien des choses depuis que tu es... »

Le chevalier d'argent du Corbeau avait tenté de parler avec le plus de neutralité possible, même si sa deuxième phrase avait des relents d'amertumes et de reproches, Shina n'avait pas daigné lui expliquer pourquoi ils avaient été séparé et de souvenir avait avancé qu'elle dérangeait le chevalier d'or dans ses entrainements, réponse classique du professeur pour ne pas se mouiller.
Mais elle n'avait pas eut le temps de finir sa phrase qu'une étrange sensation l'avait saisi, et d'instinct, tout en se retournant pour ne plus être soumise au regard du chevalier, porta sa main à son visage tandis qu'un bruit de casse se faisait entendre.
Tout s'était passé si vite, que la jeune femme resta fixe pendant un instant, avant de comprendre ce qu'il venait de se produire.
Sous ses yeux ahuris, à quelques mètres de là, son masque gisait au sol, brisé en trois... En se retournant pour éviter d'être vu, elle avait propulsé celui ci directement sur une pierre, il n'en avait pas fallu plus pour que le vestige ne se brise.
L'horreur de la chose prit tout son sens lorsque son corbeau vint se poser près des morceaux brisés, qu'il donna deux trois coups de becs dedans et finit par reporter son regard sur la jeune femme.
Celle ci, garda ses mains sur son visage ne laissant apparaître entre ses doigts fins que la prunelle de ses yeux, elle demeurait retournée, et après bien une minute et demi de léthargie profonde, elle avait soupiré. La situation devenait inextricable, il lui faudrait à présent trouver un autre masque pour remplacer celui ci qui était devenu inutilisable. Ce sans quoi, elle ne pourrait pas aller voir le Grand Pope.
Par détresse, elle tomba à genoux au sol, cette journée avait de toute manière mal commencé et n'avait fait qu'empirer, il lui fallait encore quelques secondes pour retrouver son aplomb, décidément, Athéna devait avoir une dent contre elle.
Le corbeau avait ramené près d'elle, sautillant en petits bonds gracieux, les trois morceaux, elle tenta d'une main de reformer le tout, peut être qu'au moins, elle pourrait se servir de ceux ci, en les maintenant d'une main, ce qui serait toujours moins cloche que de laisser ses mains sur son visage.
Mais l'opération échoua et de colère, elle rejeta les morceaux avec force...

Quelle camelote... Je n'aurais jamais du accepter de porter pareille chose.

Mais Amber avait fait une promesse et n'était pas du genre à revenir dessus, aussi, résignée, elle porta à nouveau ses mains à son visage, puis se relevant, elle regarda le chevalier d'or dans les yeux.

« Je crois que nos retrouvailles devront attendre... Je dois retrouver un masque et je dois le faire maintenant. »

Si sa pensée première avait souhaité qu'elle ne le recroise pas sur sa route, le pincement qu'elle eut au cœur se fit plus fort. Ah, comme il était difficile de rester maitre se soit, difficile de n'éprouver pas plus de sentiment qu'un morceau de caillou.

Déjà son esprit cherchait de mille manière comment elle pourrait bien remplacer le masque qu'elle venait de briser avec une certaine maladresse... Elle pourrait aller voir certaine chevalier d'argent ou de bronze qui devaient avoir garder dans leur malle une trace du vestige, mais il paraissait plus certaine que celles ci à l'annonce de la loi devaient les avoir détruit à cœur joie.
Amber s'était mordu la lèvre avec force, elle pouvait tout aussi bien retourner voir son maitre, mais celle ci n'était pas du genre commode et encore moins pour apprendre qu'elle l'avait briser avec maladresse.

Citation :

« Tu vois... Quand je parlais de Camelote, j'me trompais guère hein? »

A sa refléxion, elle lui avait jeté un regard sombre, n'avait il pas l'impression que la remarque n'était pas nécessaire, voir pire, qu'il lui enfonçait un peu plus la lame du poignard dans la plaie ? Heureusement, le chevalier du Taureau n'était pas qu'un grand indélicat pragmatique et une fois n'est pas coutume, il avait eu une solution miraculeuse, sa proposition avait véritablement soulagée la pauvre silver saint, même si à son souvenir, Aldé n'était pas du genre très ordonné et que cela lui prendrait surement un certain temps, d'un autre côté sans masque, elle ne pourrait pas traverser les temples... Aussi ne pouvait elle qu'accepter son offre.

Restait un autre petit problème à résoudre, si le temple du Taureau était tout proche, il n'en demeurait pas moins le seconde et au vue du cosmos qu'elle pouvait ressentir de là ou elle était, le premier était loin d'être dépeuplé, allait elle réellement se présenter devant eux avec ses mains sur son visage ?
Un bruit de déchirement brisa le silence de sa réflexion et en quelques secondes à peine, le colosse avait réglé le problème, voilant avec une certaine dextérité le visage de la silver saint. Ce geste l'avait touché au delà de ses espérances mieux encore, il lui avait sauvé la mise comme au bon vieux temps.
La première inspiration qu'elle prit était chargé de l'odeur douce et agréable du jeune homme, elle avait fermé les yeux avec délice, tant de chose étaient encore liées à lui, qu'une fois encore il était difficile pour elle de rester de marbre. Cette odeur était celle de sa peau, celle de son corps contre lequel elle s'était tant de fois blottit loin des tourments et des périls.
La seconde inspiration était toute aussi délicieuse, elle réalisa alors combien il avait pu lui manquer et à quel point elle lui en voulait d'avoir décidé de partir. N'était ce pourtant pas injuste de penser ainsi ? Partir pour lui avait été une nécessité afin d'accomplir sa destiné... Pouvait elle le blâmer d'avoir choisi son armure plutôt qu'elle ?

Le temps avait suspendu son vole... La chute n'en fut que plus rude. Les mots qu'il avait prononcés n'avaient pas eu de sens, en tout cas pas les premières secondes... Et puis instinctivement, tout son corps s'était figée, ses sourcils s'étaient froncés et la noirceur de ses prunelles était venue se ficher dans le regard amusé du Taureau...

« Tu l'as vu ? »

Le son de sa voix était incrédule, choqué.

« Je veux dire... Tu m'as vu ? »

Sa machoire lui en était presque tombé, à cet instant une sorte de panique l'avait assaillie, comme un bug dans son système cérébral, l'information tournait en boucle sur les écrans qui venaient de se figer. Et puis d'un coup, tout s'était débloquer et l'incrédulité laissa place à la colère.

« Pourquoi ? Pourquoi m'as tu fait cela ? Tu sais pourtant ce qu'il va m'en couter... Oui, tu m'as vu avant, mais à ce moment là j'étais une autre, aujourd'hui à ce masque tu aurait du le savoir que cela n'était plus possible... Que cela me porterait préjudice... »

Le préjudice était en effet lourd pour elle, après tout à ceux qui osaient voir son visage il n'y avait que deux destins possibles, le combat à mort...

Ou l'amour...

Rageuse, elle avait roué son bras musclé de coups de poings faiblard, non pas qu'elle y eut mit toute sa force, mais plutôt comme une enfant à qui on aurait fait du tort.
Enfin, elle se calma, les deux enfants étaient encore sourd de leur doigts, elle dit alors.

« Lorsque j'aurais trouvé un masque, nous nous affronterons, c'est la seule solution possible... »

Sa voix avait reprit son sérieux et une pointe de regret la teintait légèrement.

Citation :

« Disons que j'ai rien dit... Maintenant que t'es voilée... Laisse moi te présenter mes deux amis... Cette petite puce là ce nomme Cléophée... Et le grand gaillard que voici... »

Oui, faisons cela ainsi... Nous aurons bien le temps d'envisager les choses...

Se pouvait il qu'Athéna lui en veuille autant, qu'elle lui reproche ses choix, peut être que le choix qu'elle leur avait laissé de porter cet attribut n'en était pas un et qu'elle se vengeait de celles qui n'avaient pas renoncer à cette tradition...
Son visage s'était refermé tant elle était inquiète et peiné de ce qu'il adviendrait par la suite.
Shina lui avait bien dit qu'il ne fallait pas qu'elle fasse dans les bons sentiments, qu'elle reste seule avec son devoir, cela aurait été moins compliqué.
La petite fille qui lui présenta était toute mignonne, elle était telle une petite fleur qui ne manquerait pas de s'épanouir avec un peu de soin et d'attention... Chose que contrairement aux apparences était tout à fait dans les cordes du colosse.
Quant au Dem' en question, il ferait sans doute un excellent guerrier, même si sa fougue aurait à être contenu... Un léger sourire était venu parer ses lèvres, on lui avait apprit à reconnaître la valeur quand elle la voyait et pour le coup, elle était évidente.
La fin de la proposition vint néanmoins la désarçonner. Venir vivre avec eux ? Ce n'était pas exactement l'idée qu'elle se faisait de l'avenir...

« Tes deux protégés auront un bel avenir devant eux avec toi... Quant à ta proposition, je regrette, mais je dois refuser. »

Je t'en veux trop de ne pas avoir lutter pour rester, d'avoir accepter de me laisser derrière toi, entre ses griffes... Il ne te suffit pas de sourire pour que je tombe sous ton charme et que j'abdique... Quoi que...

Elle avait fixé le sol l'espace d'une seconde... Ce qu'il pouvait lui en coûter de lui résister. Un grondement sourd retentit...

« En revanche puisque tu me sauves la vie... Je pourrais peut être satisfaire les désirs de ton estomac... Dans les caisses c'était bien des pommes ? »

Fuir la réalité, fuir cette idée fixe... On revient en arrière pour quelques heures encore...

Nous aurons bien le temps de nous affronter et j'aurais bien le temps d'échouer...

« Tarte aux pommes ? »

Citation :

« Décompresse... tu vas nous faire un infarctus là... Tu te rends compte que c'est qu'un masque ? Ah t'es p't'être pas au courant... C'est fini le truc du masque... disparut, envolé... Cassé. »

Peut être pour le reste du monde, mais pas pour elle... Ce qu'il pouvait l'énerver lorsqu'il ne voulait pas comprendre ce qu'elle lui disait... Comme à l'époque ou ils vivaient ensemble... La blague qui suivit eut du mal à passer, mais visiblement il ne servait à rien d'en discuter d'avantage, Amber connaissait suffisamment bien ce colosse pour savoir qu'il n'en démordrait pas.

Ce qu'il peut être têtu...

Et devant ce fait, sa fureur avait éclaté, assez ridiculement, comment aurait elle pu lui faire du mal de cette manière là, non vraiment, si le ridicule pouvait tuer, elle serait morte depuis longtemps. La discussion avait donc du rapidement changer d'orientation car à cet instant tout était dit... Une fois le masque trouvé, elle l'affronterait et courrait droit à l'échec...
Une fois calmée, effet notoire de la fatalité à laquelle elle ne pourrait échapper, Amber devenait presque humaine, les mots qu'elle avait dit sur ces deux enfants étaient pensés, tandis qu'une légère ombre de sourire apparaissait presque devant le sourire franc de la jeune Cléophée.
Le corbeau n'avait pas osé regagner son perchoir, sans doute avait il estimé que le Géant du Sanctuaire était trop près d'elle pour se le permettre, aussi était il demeuré caché derrière la jeune silver saint.

Citation :

« J'accède à ta requête à une condition... On va pimenter le jeu... Si je gagne, tu viens vivre avec nous... Tu n'as pas le choix. »

A ces mots, elle avait presque dévisagé le Taureau et son regard apaisé s'était quelques peux embrumé... Cette pseudo condition n'en était pas une, Aldé voulait la voir dans son temple voilà tout et comme il était évidant qu'elle ne triompherait jamais de lui, c'était encore le meilleur moyen pour lui de parvenir à ses fins.
D'un autre côté, sans affrontement elle ne pourrait jamais laver son honneur... Elle n'avait donc d'autre choix que d'accepter... Elle fit une moue dubitative avant de répondre, résignée.

« Soit... De toute manière t'enlever tes idées de ta tête n'est pas quelque chose de réalisable... Même Zeus, le dieu des dieux ne pourrait rien contre ta volonté... »

Alors à quoi bon... Il fallait qu'elle se fasse une raison, voilà qu'elle allait vivre avec Aldé... Si une part de son être, la part humaine et sympathique était tout à fait enchanté de cela, le chevalier qui sommeillait en elle, lui serrait les dents...

Plus tard...

L'empressement du Taureau était aussi vivace que dans ses souvenirs lorsqu'il s'agissait de nourriture et à plus forte raison lorsque le mot pomme y était associé. Ses préoccupations semblaient s'être effacées devant tant de légèreté et de joie...

Citation :

On attend quoi alors là ?

Elle avait passé sa main dans ses cheveux ramenant l'une de ses mèches qui s'était échappé de sa natte sombre, elle avait vérifié le noeud qui retenait le morceau d'étoffe sur son visage...

« Que le pommier pousse... »

Son ton sarcastique n'était pas aussi mauvais que celui qu'elle avait utilisé face aux saints de bronze.
Puis elle regarda le ciel, le soleil déclinait peu à peu, la nuit du solstice d'hiver s'annonçait...

« Je te suis... »